Cet article fait suite à Internet et le logiciel libre publié par la revue Réfractions no 10 (printemps 2003).
La situation est a priori claire : quand on souhaite se soustraire à l'emprise de l'industrie informatique, on chosit d'installer sur son ordinateur, un système d'exploitation issu du mouvement du Logiciel dit (plus ou moins abusivement) Libre. Je préfère dire Logiciel coopératif abr. LC, car tant que le genre humain n'est pas libre, je ne vois pas comment un Logiciel pourrait l'être. Car il s'agit en fait d'une mauvaise traduction de l'anglais free software qui veut dire logiciel gratuit - comme le mot alsacien Freibier veut dire bière gratuite.
Le LC est constitué par un ensemble de concepts et de programmes. Son usage, sa transformation ou sa réutilisation et sa diffusion sont régis par une licence. Il existe un grand nombre de licences, soulignant chacune l'un ou l'autre aspect de la dissémination. La contamination, la mise à disposition du code source et la gratuité semblent être les caractéristiques communes à peut-être la totalité des licences.
La transformation et la réutilisation d'un logiciel impliquent que le code source soit fourni. Un LC est donc forcément un logiciel à source ouvert. Mais inversement la fourniture du code source n'est pas forcément gratuite.
En cas de défaillance du premier fournisseur du code source, cette transmission garantit à l'usager la possibilité de continuer (lui-même ou par l'entremise d'un informaticien) l'adaptation du logiciel à ses besoins.
Beaucoup de firmes négligent cet aspect très imortant du LC - souvent à leurs dépens.
Par la contamination un logiciel ou même un simple algorithme est, en principe, préservé d'être utilisé ou intégré dans un logiciel non-coopératif. En outre, elle entraîne la mise à disposition du code source.
Dans le domaine professionnel, la disponibilité des codes source est un grand atout en faveur du LC. Encore faut-il que dans chaque firme il y ait suffisamment de compétence de base pour qu'un contrat équitable puisse s'établir entre le fournisseur-programmeur et l'utilisateur.
Mais il y a des cas où le LC n'est pas en mesure d'apporter une solution au problème informatique posé.
En tant qu'usager-particulier de l'informatique il faut se demander quels sont les logiciels qui ajoutent un peu de liberté à notre quotidien. Là aussi, il faut faire la part des choses.
En effet l'usager de base, celui qui est le plus fréquent, est tenu à distance par l'informatique. C'est un réflexe de caste qu'il appartient à l'anthropologie à élucider. Dans l'état actuel du savoir de base, une personne sachant faire une multiplication ou un tri est jugée incapable de comprendre l'algorithmique de base. Donc on ne lui enseignera pas cette algorithmique de base.
Or les algorithmes de base ne sont pas plus difficiles à assimiler que les calculs élémentaires. J'admets que le développement d'un logiciel d'une certaine ampleur demande un intérêt pour la chose qui n'est pas le fait de chacun. (Par la suite, l'intérêt entraîne la concentration et finalement la réussite.)
Prochainement la suite ...
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