Python est un langage facile à apprendre : il n'y a que très peu de mots réservés essentiels.
Python inclut des outils mentaux primordiaux : les listes hétéroclites ... et bien d'autres choses.
À l'aide d'un tel langage on peut écrire et décrire en clair tout ce que tous les logiciels habituels n'arrivent à appréhender que difficilement.
Si Python est remplacé par un langage plus puissant, tous les algorithmes sont normalement faciles à traduire en ce nouveau langage, sinon il ne s'agit pas d'un langage plus puissant.
Une telle traduction s'apparente à la traduction en notation musicale actuelle d'anciennes tablatures ou d'anciennes notation qui ne sont plus en usage.
À la fréquence d'échantillonnage, aujourd'hui encore usuelle, de 44.1 kHz, le rapport entre le fichier du programme et le fichier audio est d'env. 1/1000
Il faut comparer ce rapport aux rapports donnés par les compressions : il faut que la musique soit très banale pour arriver à un taux de 1/10.
Si la fréquence d'échantillonnage augmente (96 kHz, 192 kHz, 384 kHz etc), le taux de 1/1000 va passer à 1/2000, 1/4000, 1/8000, etc.
Les stockages sur plastiques (cd-rom, dvd) sont très vulnérables, taut autant que les stockages sur disque du, tandis que le stockage sur papîer résiste bien mieux aux dégradations par l'eau, le feu ou simplement par le temps.
Il n'est pas sûr que les bibliothèques publiques puissent toujours effectuer les copies des supports plastiques, soit par manque de finances, soit simplement par négligence. La survie d'une partition-programme sur papier qui dort tranquillement sur un rayonnage est mieux assurée.
La pédagogie n'est pas faite seulement pour les enfants. Toute activité intellectuelle est (devrait être) transmissible, non seulement en son être premier, mais (surtout a-t-on envie de dire) par le savoir-faire qui s'y manifeste. Cette transmission est plus ou moins facile, selon que les substrats techniques utilisés tiennent compte du niveau de rationalité acquise. Il va sans dire que les logiciels fermés (donc presque tous les logiciels) excluent cette exigence de transmission - les logiciels dits libres ne font pas exception.
Par la description algorithmique des oeuvres, la musique électronique nouvelle rejoint le mouvement d'autonomisation qui a été initié aux alentours de l'an 1000 par le besoin de noter la figure musicale. Ce besoin a été l'humus sur lequel a poussé l'auto-réflexion musicale. Les musiciens ont pu méditer si ce qu'ils composaient correspondait à ce qu'ils voulaient composer. Sans cette insatisfaction fondamentale, l'histoire de la musique occidentale n'aurait pas eu le même tracé.
L'abandon des techniques de la bande magnétique par les industries font prévoir que les techniques de traitement numérique du son seront abandonnées avec la même insouciance par les industriels, dès que des techniques plus rentables verront le jour. Tout ce qui est inféodé à ces techniques sera perdu ou difficilement reproductible, comme les techniques de jeu dans lesquelles interviennent des manipulations de bande magnétique.
La composition musicale doit être indépendante des techniques informatiques du moment - quelle que soit la réputations d'efficacité dont se targuent les producteurs de ces logiciels : ce n'est qu'un discours publicitaire fondé sur l'inculture des utilisateurs.
La liberté s'acquiert en apprenant un langage informatique : c'est plus facile que de potasser des modes d'emploi dont le but est de montrer ce qu'on peut facilement faire - en cachant ce qui est hors de portée sous l'argument fallacieux que ce n'est pas utilisé. Évidemment : c'est impossible.
Ainsi on atteint la reproductibilité, non pas celle de Walter Benjamin qui visait la copie, mais la vraie reproductibilité, comme la faculté de refaire le même raisonnement mathématique ou rejouer un quatuor de Mozart.
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